Nous sommes au mois de Rajab, mois sacré. Il sera suivi de Sha’bân et enfin du mois béni de Ramadân. Certains pensent qu’ils ont encore le temps de voir venir ; d’autres réclament sa venue pour ses bénédictions et l’espoir de se reprendre en mains, de se discipliner un peu, de s’améliorer. A la façon des grandes résolutions de janvier pour les non-musulmans, Ramadân est souvent la cause (al-Hamdu li-Llâh) d’un effort et d’une prise de conscience.

Mais pourquoi attendre Ramadân ? Pour ceux qui sont prévoyants (pré-voyant), Rajab est le début d’un grand élan qui traverse le mois d’Allah, puis le mois du Prophète (BS) et enfin le mois de la Communauté. Inutile de s’étendre en conseils multiples, deux maîtres-mots dominent : discipline et progression : Discipliner son corps et ses appétits (envies), puis viser la progression dans ses apprentissages.

Umar ibn al-Khattâb, digne compagnon, disait : « Gardez-vous de trop manger, car cela entraîne la paresse et réfrène l’envie d’accomplir la prière et cela nuit au corps. Recherchez ce qui est utile dans votre nourriture, car cela vous éloignera de la gourmandise, c’est meilleur pour le corps et cela aide pour accomplir les actes d’adoration. Et la personne n’ira à sa perte que lorsqu’elle préférera ses désirs au détriment de sa religion.»

Que de sagesse dans ces quelques mots ! Chacun se souvient de son état si, au soir de Ramadân, la nourriture est trop abondante et qu’il ne se contrôle pas. L’inconfort est total. L’impression de lourdeur diminue force et volonté au lieu d’en donner, et ne peut alors qu’empêcher d’accomplir de longues prières… si seulement c’est ce que le croyant recherche.

La nourriture n’est pas là pour « se faire plaisir ». On doit manger pour prendre des forces, avoir de l’énergie, rester en bonne santé. C’est simple !

Tout ce qui va au-delà des besoins nécessaires ne peut qu’encombrer le corps car c’est tout simplement anti-naturel. Pourquoi, en règle générale, les animaux ne souffrent pas de surpoids (sauf s’ils sont suralimentés par l’homme) ? L’homme a -t-il moins de raison que lui ?

De plus, voyez comme les nutritionnistes insistent sur le fait de manger des aliments sains, le moins « conditionnés » possible, c’est-à-dire finalement « ce qui est utile ». Laissons aux autres la gourmandise, surexcitée par les appels illimités à la consommation. Le Muslim se tient droit et ne se nuit pas à lui-même en cédant aux excès. Comment se dire Muslim et ne pas suivre l’exemple du Prophète (BS) et de ses compagnons ? Ils mangeaient ce qui était nécessaire et partageaient. Il ne leur serait jamais venu à l’idée de multiplier les plats et de dépenser trop pour manger trop !

Pour le Muslim, sa Religion est première, car c’est elle qui donne sens et direction à sa vie, et non ses envies.

Sortons de l’inconscience, du laisser-aller, du manque de mesure et de l’exagération. Démarquons-nous et prenons notre élan, avant la venue de Ramadân.